Marco est un excellent joueur de poker
Pour lui l’argent n’a pas de valeur
Posséder est l’opposé du comble
Du coup, il aide ses adversaires
à se défaire d’un vice qui les encombre
Le fric, la thune, le blé, la fraîche, le beurre
S’il en sort souvent vainqueur parfois aussi il perd
Dans une partie de vingt-quatre heures
Il ne lui reste que sa chemise
Une paire de roi contre une paire d’as dans la toute dernière mise
Ca n’a pas l’air de l’affecter
Prétend même que c’est un bienfait
Que nos véritables pulsions sont corrompues
Par le confort du quotidien
Que les habitudes et l’inaction tuent
Qu’elles ne mènent à rien
Qu’il est indispensable de régulièrement se défaire
De tout ce que l’on possède
Pour conserver une vision réaliste
Du monde, de nous dedans,
de ce qui nous obsède et ce qui nous attriste
Que le dénuement est la condition nécessaire
Pour aller de l’avant
Pour tout nouveau départ toute nouvelle aventure
Pour tout véritable, noble, pur,
et un tant soit peu somptueux tour de piste.
Par H de Guer